Voilà enfin ma première tentative de geste de gentillesse spontané dont je vous avais parlé dans un post précédent. Déjà, j’aurais dû me douter que tenter un geste spontané qui est prévu, cela ne pouvait pas marcher.

Un jour au supermarché avec un de mes garçons, nous étions à la caisse et attendions notre tour. Un vieil homme arriva les bras chargés et s’installa dans la file d’attente derrière nous. Notre caddie était plein et nous avions déjà commencé à poser les produits sur le tapis de la caisse. En voyant ce brave homme avec ses deux paquets, je me dis que j’avais là un parfait geste de gentillesse spontané que Kathleen nous a décrit. Facile, non ?

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Comme beaucoup de mère, je pense qu’il existe un lien unique avec mes enfants qui fait qu’ils comprennent tout ce que je veux avec un simple geste. Sauf que mes enfants ne marchent pas comme ça. Ils ont ce don de toujours me surprendre, plus souvent en bien qu’en mal d’ailleurs. Oubliant cela, je fis un signe à mon fils pour qu’il laisse passer le monsieur et poser ses affaires devant les nôtres. Je me tournai vers l’homme et lui dis avec mon plus gentil et spontané sourire que nous le laissions passer devant nous. À cet instant, mon fils se précipita sur le bonhomme et tenta de lui prendre les affaires des mains. Il avait interprété mon geste non pas comme « laisse passer le monsieur », mais comme « prends les affaires des mains du monsieur ».

Le pauvre homme vit ce grand jeune homme se plier vers lui et tenter de lui prendre ses achats alors qu’une femme avec un fort accent étranger lui baragouinait quelque chose en même temps. Pendant un instant, il resta pétrifié, les mains crispées sur ses courses. Je vis dans ses yeux son malaise mêlé à une espèce de crainte. Je criais « Non ! Pas ces affaires ! » à mon fils qui se recula brusquement, effrayant encore plus le pauvre homme qui se demandait bien ce que nous lui voulions. Peut-être pensait-il à cet instant précis que mon fils était un dangereux délinquant psychopathe et que j’étais chargée de le surveiller. Peut-être pensait-il que nous voulions lui voler des affaires qui n’étaient pas encore à lui. Je ne le sais pas. Le vieil homme me lança un regard de chat effrayé prêt à mordre et s’accrocha encore plus à ses affaires.

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Je n’insistais pas et me tournais, gênée, vers la caissière.

Pendant les longues minutes avant que je ne paye mes achats, nous nous sommes consacrés au rangement des courses dans le caddie évitant de regarder dans notre dos, le vieil homme qui ne lâcha ses courses qu’une fois que nous avions payé et ramassé toutes nos affaires.

Une fois dans la voiture, nous avons bien ri de notre aventure, mais quand même, quelle étrange chose que de rater un geste spontané de gentillesse !

Cela semble toujours si facile pour les autres.

Comme quoi, la gentillesse spontanée n’est pas ce que l’on croit.

1— Il faut d’abord aborder quelqu’un et proposer notre aide. Ce n’est pas aussi simple que cela apparait. Il faut sortir de notre zone de confort. Et ça, vous avez ce blog pour vous aider !

2— Il faut que la personne accepte notre offre et accepter son refus. Ce n’est pas parce que nous sommes gentils que les autres doivent l’être aussi. Ce n’est pas parce qu’ils refusent qu’ils ne sont pas gentils.

3— La gentillesse est gratuite et ne rapporte rien. Si nous attendons quelque chose en retour, nous risquons d’être déçus ou d’en faire trop. Gardons le côté spontané et prenons juste ce que l’on nous donne en échange, une agréable sensation de bien être.

4— Il faut toujours garder son sens de l’humour !

Et vous ? Avez-vous tenté des gestes spontanés de gentillesse ? Comment cela s’est passé?

Florence
Rédactrice du blog bouée